Dans de nombreux centres-bourgs, on observe régulièrement des opérations de réfection de voirie ou de remise en état des espaces publics.
Pourtant, dans des villages ou petites villes au patrimoine riche, il paraît aujourd’hui surprenant de continuer à privilégier l’enrobé noir classique (« bitume »). Non seulement ce revêtement nuit (gravement) à l’esthétique globale du bourg, mais il accentue aussi les phénomènes de chaleur en été – un enjeu d’autant plus sensible à l’heure du réchauffement climatique.
On consacre des moyens importants pour enfouir les réseaux électriques afin d’embellir nos rues, mais la question se pose : pourquoi ne pas appliquer la même exigence esthétique au choix des revêtements de sol ?
Des alternatives simples et efficaces
Il existe en réalité des solutions éprouvées qui permettent de remplacer avantageusement l’enrobé noir, tout en restant stables, pratiques et plus agréables en période de fortes chaleurs :
- Le bi-couche clair : plus économique que l’enrobé/bitume classique, il convient parfaitement aux places, voies à circulation limitée ou allées principalement piétonnes. C’est une solution adaptée aux villages moins exposés à un trafic intense.
- L’enrobé de couleur claire ou l’enrobé grenaillé : basé sur la même technique que l’enrobé traditionnel, il utilise un liant et/ou des granulats de teinte plus claire. Ce procédé s’avère plus adapté aux routes fréquentées, aux zones en pente ou aux voiries accueillant des poids lourds. Néanmoins cela est plus coûteux qu’une solution ordinaire.
Ces deux alternatives, bien que différentes, restent nettement plus abordables que le pavage de rue, souvent trop coûteux pour les Communes souhaitant valoriser le patrimoine de leur centre-bourg.
Penser au confort… et à la nature
Au-delà du choix du revêtement, la réfection de la voirie est aussi l’occasion d’intégrer davantage de végétalisation. Planter des arbres et arbustes ou ménager des carrés verts permet aux places et aux rues de « respirer », de créer de l’ombre, et de renforcer le charme du patrimoine bâti.
Des exemples intéressants
Chambon‑sur‑Lac (Puy-de-Dôme)
Dans le cadre de la mise en valeur de son patrimoine, le bourg a entrepris la réhabilitation de certaines voies en remplaçant l’enrobé noir classique par un revêtement plus clair (type bi‑couche clair ou enrobé clair). Cette initiative vise notamment à renforcer l’harmonie visuelle avec les maisons en pierre locale, tout en limitant l’effet “fournaise” en été.
Cuers (Var)
Un exemple concret peut être trouvé à Cuers (Var), où la commune a choisi de remplacer l’enrobé noir traditionnel par un revêtement clair drainant, associé à un liant végétal pour les trottoirs. Ce choix a permis de réduire la température du sol d’environ 20 °C en période estivale, tout en favorisant l’infiltration de l’eau de pluie. Une démarche simple, efficace, et reproductible dans de nombreux centres-bourgs.
Les Pyrénées Ariégeoises
Dans les Pyrénées ariégeoises, des communes engagées dans une démarche Cœurs de village ont opté pour des enrobés colorés clairs associés à des pavés calcaire, afin de mieux intégrer le revêtement à l’architecture locale et recréer des ambiances de rue jusque-là délaissées par une vaste surface en asphalte gris.
Deux guides intéressants à consulter :
- 📄 Le guide sur les revêtement de chaussée/voirie réalisé par le Syndicat Mixte d’Action pour l’Expansion de la Gâtine (79) : http://elanrural.fr/wp-content/uploads/2025/08/Partie1-Materiaux-Revetement-Guide-Materiaux-Pays-Gatine-2011.pdf
- 📄 Le guide du CEREMA sur les traversées de bourgs (à partir de 5 exemples) : http://elanrural.fr/wp-content/uploads/2025/08/Guide-CEREMA-Traversees.pdf