Villages d’avenir : un dispositif d’accompagnement, mais avec quels moyens ?

Un programme annoncé dans le cadre du plan France Ruralités

Annoncé le 15 juin 2023 par Élisabeth Borne dans le cadre du plan France Ruralités, Villages d’avenir vise à accompagner les communes rurales de moins de 3 500 habitants lauréates du programme dans la réalisation de leurs projets de développement.

Piloté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), ce dispositif vient compléter les autres programmes d’appui en ingénierie aux territoires tels qu’Action Cœur de Ville, Petites Villes de Demain, Territoires d’Industrie, Avenir Montagnes, ainsi que l’ingénierie sur mesure.

L’objectif affiché est de faciliter le quotidien des élus locaux en les accompagnant dans le montage et la mise en œuvre de leurs projets, tout en les orientant vers les dispositifs et aides mobilisables.

Une ambition louable, mais des moyens incertains

Si l’initiative semble traduire une attention accrue de l’État envers les territoires ruraux, elle risque néanmoins de s’apparenter davantage à une opération de communication qu’à un réel engagement financier conséquent. Les collectivités rurales ont avant tout besoin de moyens financiers pérennes, plus que de dispositifs d’accompagnement théoriques.

Un programme structuré autour de plusieurs axes

Le dispositif Villages d’avenir propose un accompagnement autour de huit thématiques clés :

  • J’agis pour le logement
  • Je maintiens une offre de santé de qualité sur mon territoire
  • Je développe une offre de transport
  • Je défends la culture et le patrimoine
  • Je renforce l’ingénierie au service de ma collectivité
  • Je dynamise mon territoire
  • J’assure une éducation de qualité pour les enfants
  • J’agis pour la sécurité du quotidien

Un accompagnement de l’ANCT… mais avec quels moyens ?

L’État, via l’ANCT, s’engage à mobiliser ses ressources pour accompagner ces collectivités dans leurs projets. Depuis l’instauration du dispositif, près de 2 500 communes ont reçu le label « Village d’avenir ».

Cependant, ce programme apparaît surtout comme une compilation de mesures déjà existantes, plutôt qu’un véritable levier de transformation. En l’absence de moyens supplémentaires, il risque de suivre le sort du Contrat de Relance et de Transition Écologique (CRTE) : une contractualisation ambitieuse sur le papier, mais sans financements dédiés, conduisant inévitablement à des frustrations parmi les élus locaux après avoir mobilisé du temps et de l’énergie pour présenter leurs projets.

Le Volontariat Territorial en Administration : un échec révélateur ?

Le Volontariat Territorial en Administration (VTA), censé renforcer l’ingénierie territoriale, illustre également les limites de ces dispositifs. En pratique, les crédits alloués ont été rapidement consommés, empêchant la création de nouveaux postes et limitant ainsi l’impact réel de cette mesure.

Au-delà du manque de financements, ces dispositifs semblent parfois traduire une vision technocratique et condescendante des territoires ruraux. L’approche sous-jacente suggère que ces collectivités manquent de ressources humaines qualifiées, alors que la véritable attente des élus porte sur des financements de projets et une reconnaissance des spécificités locales. Sans un engagement budgétaire clair, le risque est de privilégier l’annonce d’intentions plutôt que de véritables mesures en faveur du développement rural.

Un exemple illustré dans les Vosges